Notre Histoire : Genius Loci …. L’ESPRIT DU LIEU !

« L’autogestion, une utopie fondatrice »

De 1976 à 1992 La Mutuelle d’Etudes Secondaires a été fondée au cours de l’été 1976, par un groupe de professeurs et d’élèves qui décidèrent de s’associer pour reprendre une petite école en faillite et développer ensemble une pédagogie répondant à leurs aspirations. Elle s’est appelée « Collège Autogéré » puis Mutuelle d’Etudes Secondaires et relevait autant d’un apprentissage existentiel que scolaire au sens expérimental du terme dans la visée des tentatives communautaires de l’époque.La volonté était d’explorer et d’expérimenter des alternatives aux modes de gouvernance classique hiérarchisés, autant dans la gestion administrative que pédagogique. Beaucoup d’enseignants et d’élèves ont partagé cette aventure commune en tirant des leçons de vie qui ont structuré durablement leur existence professionnelle et affective.
De cet enseignement fondateur de 14 années d’expérimentation, ce que nous avons conservé précieusement et prolongé jusqu’à ce jour, «C’est la compréhension que l’autonomie de l’étudiant ne peut se construire qu’à travers les échecs et succès saisis et intégrés par lui-même dans l’exercice d’une liberté assumée !»
Certains d’entre nous ont perçu que le partage de responsabilité dans la gestion de l’école ne pouvait être égalitaire car l’expérience, les aptitudes, la maturité, l’investissement, créent des différences fondamentales non seulement entre les élèves et les professeurs, mais aussi entre les membres du corps enseignant. La survie économique de l’expérience pour échapper à une précarité permanente, impliquait une réactivité dans les modes décisionnels qui n’étaient pas compatibles avec la lenteur de fonctionnement et l’indécision des assemblées générales.

« Mettre en oeuvre une vision partagée implique une liberté décisionnaire »

De 1992 à 2003 Les professeurs par groupe d’affinité sont invités à construire librement un projet d’école, et à le présenter en assemblée générale. L’assemblée générale de 1992 se prononce pour la vision pédagogique de trois porteurs du projet de l’école : David Bryan, Michel Dubret et Jean Jacques Le Testu.

En 1993 Nathalie Nguyen rejoint le groupe directeur en apportant son précieux savoir faire de comptable et de gestionnaire, consolidant la base économique de la structure. Un laboratoire pédagogique se met en place qui promeut les principes de la créativité et de la liberté raisonnée comme centre du développement de la personne. L’école est reconnue d’utilité publique par le conseil d’état.

En 1996 une augmentation importante de l’effectif nous amène, après en avoir constater les conséquences sur le suivi individualisé des élèves à décider de restreindre les inscriptions à venir, pour ne pas dépasser les 80 inscrits. Cette volonté qui va à l’encontre des intérêts économiques et administratifs est rendue possible quant les membres de la direction sont aussi des professeurs qui privilégient la cohérence pédagogique !

Développement de ‭« L’Eupraxis métacognitive »

En 2001 l’école est confrontée à une crise, la perspective de perdre ses locaux et la nécessité d’en retrouver d’autres adaptés à ses moyens financiers.

Des démarches sont entreprises pour valoriser le travail social et les réussites scolaires exceptionnelles conduites par le projet. Le groupe de direction trouve des lieux possibles, la reconnaissance acquise nous permet d’obtenir un soutien de la ville de Genève, de la Loterie Romande et d’une Fondation Anonyme, pour nous y installer en 2003,

De 2003 à 2024 L’ école est pensée et aménagée en fonction de nécessités pédagogiques. Les professeurs s’investissent les mois d’été dans les travaux. Deux espaces distincts sont réalisés : La M.E.S et les cours théoriques et pratiques au 7bis bd Carl Vogt, les ateliers d’arts N.A.B.A.B au 7 bis rue du Vieux Billard.

Dès 2010 Michel Dubret et Jean-Jacques Le Testu développent des principes pédagogiques issus de leurs pratiques et expériences, qu’ils ont nommés EUPRAXIS METACOGNITIVE.

La Mutuelle d’Etudes Secondaires est reconnue d’utilité publique par l’Etat de Genève. Membre de la Fédération Suisse des Ecoles Privées (F.S.E.P.) et de l’Association Genevoise des Ecoles Privées (A.G.E.P.), elle est accréditée à la fois par SwissSchool Impulse et par l’Organisme du Baccalauréat International (I.B.).

 

« L’eupraxis métacognitive a pour but de favoriser chez la personne un éveil ouvrant vers une prise de conscience des contradictions entre ses objectifs scolaires et les stratégies misent en place pour les réaliser. Cette saisie raisonnée des mécanismes décisionnels conscientisés faite en temps réel par la personne est de nature à lui permettre de saisir et corriger des impulsions principalement émotionnelles en contradictions avec ses intérêts personnels en les soumettant à un examen réfléchi de nature logique. Plus l’élève est libre de ses choix, plus il peut comprendre lui-même l’incohérence de ceux-ci lorsque les résultats sont en contradiction avec l’objectif projeté. Cette compréhension permettant le renouvellement de l’expérience avec une progression vers l’objectif et l’acquisition progressive d’une autonomie raisonnée.
L’observation de l’évolution des usages incohérents ou dysfonctionnant du libre arbitre de l’apprenant au long des quarante années d’expérience partagée, impactées par l’évolution de nos sociétés, nous permet d’élaborer des solutions adaptées à l’actualité du temps et à la particularité du parcours spécifique de chacun »

Jean jacques Le Testu, 2024